PER : pour qui est-ce vraiment intéressant ?
- Théophile de Profitys

- 13 nov.
- 14 min de lecture
Le Plan Épargne Retraite (PER) fait beaucoup parler de lui depuis sa création en 2019. Présenté comme LA solution pour préparer sa retraite tout en réduisant ses impôts, ce produit d'épargne suscite autant d'enthousiasme que de questions. Mais concrètement, pour qui le PER est-il vraiment intéressant ? Faut-il se lancer les yeux fermés ou d'abord analyser sa situation personnelle ? Dans cet article, je vous explique en toute transparence qui peut réellement tirer profit du PER, quels sont ses avantages fiscaux, mais aussi ses limites. Parce qu'un bon conseil patrimonial, c'est d'abord comprendre si un produit correspond à VOTRE situation.

Qui peut bénéficier du PER ?
Le PER s'adresse à un très large public. Contrairement à certains produits d'épargne réservés à des catégories spécifiques, le plan épargne retraite est ouvert à presque toutes les personnes en activité professionnelle. Que vous soyez salarié, indépendant, fonctionnaire ou même sans activité, vous pouvez ouvrir un PER et commencer à constituer votre capital retraite.
Pour un salarié, le PER remplace avantageusement les anciens contrats comme le PERCO ou le contrat Article 83. Il permet d'épargner de manière individuelle tout en bénéficiant d'avantages fiscaux non négligeables. Les salariés du secteur privé comme du secteur public peuvent y souscrire sans restriction.
Les indépendants (professions libérales, artisans, commerçants, gérants) trouvent dans le PER un outil particulièrement intéressant. Pourquoi ? Parce qu'ils subissent souvent une imposition élevée et que le PER leur permet de déduire leurs versements de leur revenu imposable. C'est un levier fiscal puissant pour optimiser leur charge fiscale annuelle.
Même un jeune actif peut ouvrir un PER. Certes, à 25 ou 30 ans, la retraite semble lointaine. Mais commencer tôt présente un avantage majeur : l'effet de capitalisation sur plusieurs décennies. Un jeune actif avec un taux marginal d'imposition de 30 % peut déjà profiter de la déduction fiscale tout en construisant progressivement son patrimoine retraite.
Les hauts revenus, eux, sont les grands gagnants du dispositif. Avec un taux marginal à 41 % ou 45 %, chaque euro versé sur un PER génère une économie d'impôt immédiate significative. Plus votre tranche d'imposition est élevée, plus l'effet de levier fiscal est puissant. C'est pourquoi le PER est souvent recommandé aux cadres supérieurs, dirigeants d'entreprise ou professions libérales bien installées.
En résumé, pour qui le PER est-il fait ? Pour toute personne imposée qui souhaite préparer sa retraite tout en optimisant sa fiscalité. Mais attention : ce n'est pas parce qu'on PEUT ouvrir un PER qu'on DOIT le faire. Tout dépend de votre situation patrimoniale globale.
Quels sont les avantages fiscaux du PER ?
Parlons franchement : si le PER connaît un tel succès, c'est principalement grâce à ses avantages fiscaux. Le mécanisme est simple mais redoutablement efficace : les versements que vous effectuez sur votre PER sont déductibles de votre revenu imposable, dans la limite d'un plafond annuel.
Concrètement, imaginons que vous gagnez 60 000 € par an et que vous versez 5 000 € sur votre PER. Votre revenu imposable passe alors à 55 000 €. Si vous êtes imposé à un taux marginal de 30 %, vous économisez 1 500 € d'impôt (5 000 x 30 %). C'est une déduction fiscale immédiate qui réduit votre facture fiscale dès l'année suivante.
Cette économie d'impôt est d'autant plus importante que votre tranche d'imposition est élevée. Un contribuable au taux marginal de 41 % économisera 2 050 € d'impôt pour un versement de 5 000 €. À 45 %, l'économie grimpe à 2 250 €. Vous comprenez pourquoi le PER est particulièrement attractif pour les hauts revenus.
Mais attention : cette déduction n'est pas un cadeau définitif. Elle constitue un report d'imposition. En clair, vous ne payez pas d'impôt aujourd'hui, mais vous serez imposé à la sortie, lors du déblocage de votre épargne. L'idée sous-jacente est simple : à la retraite, vos revenus (et donc votre taux marginal) seront généralement plus faibles. Vous serez donc imposé à un taux inférieur à celui d'aujourd'hui. C'est tout l'intérêt du dispositif.
Au-delà de la déduction des versements, le PER offre d'autres avantages fiscaux. Les gains réalisés à l'intérieur du contrat (plus-values, intérêts, dividendes) ne sont pas imposés tant que l'argent reste sur le PER. C'est ce qu'on appelle l'enveloppe fiscale. Vous ne payez ni impôt sur le revenu ni prélèvements sociaux sur les performances de votre épargne durant toute la phase d'accumulation.
Certains abattements peuvent également s'appliquer en fonction de votre situation personnelle ou de l'ancienneté de votre contrat. La fiscalité du PER est donc globalement avantageuse, surtout si vous êtes bien conseillé et que vous optimisez vos versements en fonction de votre tranche d'imposition.
Dernier point : la déduction fiscale est optionnelle. Vous pouvez choisir de ne PAS déduire vos versements de votre revenu imposable. Pourquoi faire ça ? Parce qu'en renonçant à la déduction, vous bénéficiez d'une fiscalité plus douce à la sortie. Cette option est intéressante pour les jeunes actifs peu imposés aujourd'hui mais qui anticipent des revenus élevés à la retraite. Encore une fois, tout dépend de votre situation personnelle.
En résumé, les avantages fiscaux du PER sont réels et puissants, mais ils doivent être analysés en fonction de votre imposition actuelle et future. C'est là qu'intervient l'expertise d'un gestionnaire de patrimoine.

Comment fonctionne le déblocage du PER ?
Le PER est un produit d'épargne bloquée : votre argent reste indisponible jusqu'à votre départ à la retraite. C'est le principe fondamental du plan épargne retraite. Vous ne pouvez pas récupérer votre capital comme sur un livret A ou une assurance-vie. C'est une contrainte importante qu'il faut bien comprendre avant de souscrire.
Cependant, la loi prévoit des cas de déblocage anticipé exceptionnels. Vous pouvez récupérer votre épargne avant la retraite dans certaines situations précises, appelées accident de la vie :
Décès du conjoint ou du partenaire de PACS
Invalidité (du titulaire, de ses enfants, de son conjoint ou partenaire)
Surendettement (après décision de la commission de surendettement)
Expiration des droits au chômage
Cessation d'activité non salariée suite à une liquidation judiciaire
Acquisition de la résidence principale (uniquement pour les sommes versées volontairement)
Ces conditions de déblocage sont strictement encadrées. On ne peut pas récupérer son argent sur un coup de tête ou pour financer un projet personnel. Le PER n'est donc PAS adapté si vous avez besoin de liquidités à court ou moyen terme.
À l'âge de la retraite, vous avez le choix entre deux modalités de sortie : la sortie en capital ou la sortie en rente.
La sortie en capital vous permet de récupérer tout ou partie de votre épargne en une ou plusieurs fois. Vous disposez librement de votre argent : achat immobilier, voyage, transmission, investissement... C'est l'option la plus souple et la plus choisie par les épargnants. En cas de sortie en capital, la fiscalité dépend de votre choix initial : si vous avez déduit vos versements, le capital est imposé comme un revenu classique (barème progressif de l'IR + prélèvements sociaux). Si vous n'avez pas déduit vos versements, seuls les gains sont imposés.
La sortie en rente consiste à transformer votre capital en rente viagère : vous percevez un complément de revenu régulier jusqu'à votre décès. Cette option sécurise vos revenus à vie, mais vous perdez la disponibilité du capital. La rente est imposée selon le régime fiscal des rentes viagères à titre onéreux, avec un abattement qui dépend de votre âge au moment de la conversion.
Vous pouvez aussi panacher les deux solutions : sortir 30 % en capital pour financer un projet, et convertir le reste en rente pour sécuriser vos revenus. Cette flexibilité est un vrai atout du PER par rapport aux anciens dispositifs.
En résumé : le PER impose un blocage de votre épargne jusqu'à la retraite, sauf cas exceptionnels. Mais au moment du déblocage, vous disposez d'une vraie liberté de choix. C'est un équilibre entre contrainte et souplesse qu'il faut bien peser avant de souscrire.
Est-ce que le PER est intéressant pour tous ?
Voici LA question que tout épargnant devrait se poser : le PER est-il intéressant pour tous ? La réponse est claire : non. Comme tout produit d'épargne, le PER présente des avantages indéniables, mais aussi des inconvénients qui peuvent le rendre inadapté selon votre situation personnelle.
Commençons par les profils pour qui le PER est vraiment pertinent. Si vous êtes fortement imposé (taux marginal à 30 % ou plus), que vous avez une bonne capacité d'épargne, et que vous n'avez pas besoin de cet argent avant la retraite, alors le PER est probablement fait pour vous. Les hauts revenus profitent pleinement de l'effet de levier fiscal : plus votre tranche d'imposition est élevée, plus l'économie d'impôt immédiate est importante.
En revanche, pour les petits budgets ou les personnes faiblement imposées (taux marginal à 11 % ou non imposables), l'intérêt du PER est beaucoup plus discutable. Certes, vous bénéficiez quand même d'une déduction fiscale, mais son impact est limité. Et surtout, vous bloquez votre argent pour des décennies alors que vous pourriez en avoir besoin pour faire face aux aléas de la vie.
Imaginez un jeune actif qui gagne 25 000 € par an et qui verse 2 000 € sur un PER. Son économie d'impôt sera de 220 € (2 000 x 11 %). Est-ce que ça vaut le coup de bloquer 2 000 € jusqu'à la retraite pour économiser 220 € d'impôt aujourd'hui ? C'est discutable. Pour ce profil, une assurance-vie ou un livret d'épargne plus souple peuvent être plus adaptés.
Le PER pose aussi la question de la capacité d'épargne : pouvez-vous réellement vous permettre de bloquer de l'argent pendant 20, 30 ou 40 ans ? Si vous avez des projets à court ou moyen terme (achat immobilier, création d'entreprise, études des enfants), il vaut mieux privilégier des enveloppes d'épargne disponibles comme l'assurance vie.
Autre élément clé : votre situation personnelle. Êtes-vous marié ? Avez-vous des enfants ? Quelle est votre situation professionnelle ? Avez-vous déjà d'autres placements (assurance-vie, immobilier, actions...) ? Le PER ne doit jamais être souscrit de manière isolée. Il s'intègre dans une stratégie patrimoniale globale.
Dernier point : le PER n'est pas le seul produit pour préparer sa retraite. L'assurance-vie, l'immobilier locatif, ou même un portefeuille d'actions peuvent également jouer ce rôle, avec plus de souplesse. Le PER est un outil, pas une fin en soi.
En résumé : le PER est un excellent produit... pour certains profils. Il n'est ni miraculeux ni universel. Avant de souscrire, posez-vous les bonnes questions : suis-je suffisamment imposé ? Ai-je une épargne disponible par ailleurs ? Puis-je me permettre de bloquer cet argent jusqu'à la retraite ? Si vous répondez oui à ces trois questions, alors le PER est probablement fait pour vous. Sinon, d'autres solutions existent.
Quels sont les inconvénients du PER ?
Soyons clairs : le PER n'est pas parfait. Derrière les avantages fiscaux se cachent plusieurs inconvénients qu'il est essentiel de connaître avant de vous engager. Parce qu'un bon conseil patrimonial, c'est aussi être transparent sur les limites d'un produit.
Premier inconvénient majeur : le PER est un produit bloqué. Votre argent reste indisponible jusqu'à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé très restrictifs. Cette contrainte n'est pas anodine. Imaginez que vous ayez besoin de liquidités pour financer un imprévu, une opportunité d'investissement, ou un projet personnel : impossible de toucher à votre PER (sauf exceptions). Cette rigidité peut être problématique si vous n'avez pas d'autres enveloppes d'épargne disponibles.
Deuxième point : les frais de gestion. Comme tout contrat d'assurance ou de capitalisation, le PER génère des frais : frais d'entrée (sur versements), frais de gestion annuels (sur l'encours), frais d'arbitrage (si vous changez de supports)... Ces frais varient énormément d'un contrat à l'autre, de 0,5 % à plus de 5 % par an. Sur 30 ans, ces frais peuvent amputer sérieusement la performance de votre épargne. D'où l'importance de bien comparer les contrats et de négocier les frais.
Troisième inconvénient : les conditions de sortie. Si vous avez opté pour la déduction fiscale à l'entrée, vous serez imposé à la sortie sur l'intégralité du capital (versements + gains), au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Certes, votre taux d'imposition sera probablement plus faible à la retraite, mais ce n'est pas garanti. Si vous avez d'autres revenus importants à la retraite (loyers, pensions, dividendes), vous pourriez rester dans une tranche d'imposition élevée. La fiscalité de sortie peut donc réduire l'avantage fiscal obtenu à l'entrée.
Quatrième point : les risques. Le PER n'est pas un livret A. Selon les supports d'investissement choisis (fonds euros, unités de compte, actions, obligations...), votre capital peut fluctuer. Si vous investissez en unités de compte, vous prenez un risque de perte en capital. Il est donc crucial de bien adapter votre allocation d'actifs à votre profil de risque et à votre horizon de placement. Un PER mal piloté peut se révéler décevant, voire perdant.
Cinquième inconvénient : le manque de flexibilité pendant la phase d'épargne. Contrairement à une assurance-vie, vous ne pouvez pas effectuer de retraits partiels sur un PER. Une fois l'argent versé, il est définitivement bloqué (sauf cas exceptionnels). Cette contrainte réduit votre marge de manœuvre patrimoniale.
Sixième point : le choix limité de certains contrats. Tous les PER ne se valent pas. Certains proposent un large univers d'investissement (fonds euros performants, ETF, SCPI, titres vifs...), d'autres sont beaucoup plus restrictifs. Un mauvais choix de contrat peut vous enfermer dans des supports peu performants ou trop chers.
Enfin, dernier inconvénient : le PER peut être inadapté à votre situation si vous êtes peu imposé. Comme expliqué précédemment, l'intérêt fiscal est limité pour les contribuables faiblement imposés ou non imposables. Dans ce cas, bloquer votre argent pendant des décennies pour une économie d'impôt marginale n'a pas beaucoup de sens.
En résumé : le PER est un produit puissant, mais contraignant. Avant de souscrire, pesez bien le pour et le contre. Avez-vous une épargne de précaution par ailleurs ? Êtes-vous prêt à bloquer votre argent jusqu'à la retraite ? Avez-vous bien comparé les contrats et négocié les frais ? Si vous avez des doutes, faites-vous accompagner par un professionnel indépendant.
Comment préparer sa retraite avec le PER ?
Préparer sa retraite, c'est anticiper une baisse de revenus à venir et se donner les moyens de maintenir son niveau de vie. Le plan épargne retraite est conçu précisément pour cet objectif : vous constituer un capital que vous débloquerez le jour de votre départ à la retraite, sous forme de capital ou de rente.
La logique est simple : pendant votre vie active, vous effectuez des versements réguliers ou ponctuels sur votre PER. Cet argent est investi sur différents supports financiers (fonds en euros sécurisés, unités de compte dynamiques, ETF...) selon votre profil de risque et votre horizon de placement. Au fil des années, votre épargne retraite croît grâce à vos versements et à la performance des placements.
Pour maximiser l'efficacité du PER, il faut adopter une véritable stratégie patrimoniale.
Première règle : commencer tôt. Plus vous démarrez jeune, plus l'effet de la capitalisation joue en votre faveur. Des versements de 100 € par mois pendant 40 ans produiront un capital bien plus important que 200 € par mois pendant 20 ans, à performance égale. Le temps est votre meilleur allié.
Deuxième règle : adapter votre allocation d'actifs à votre horizon de placement. Si vous avez 30 ans et que la retraite est dans 35 ans, vous pouvez vous permettre d'investir majoritairement en unités de compte (actions, ETF...) pour viser une performance élevée. À l'inverse, si vous êtes à 5 ans de la retraite, il est prudent de sécuriser progressivement votre épargne en basculant vers des fonds euros ou des obligations. Cette gestion dynamique permet d'optimiser le couple rendement/risque.
Troisième règle : profiter des avantages fiscaux en fonction de votre situation. Si vous êtes dans une tranche d'imposition élevée, maximisez vos versements pour bénéficier de la déduction fiscale. Si vous êtes peu imposé, privilégiez l'option sans déduction pour optimiser la fiscalité de sortie. Le PER offre cette flexibilité, encore faut-il savoir l'utiliser intelligemment.
Quatrième règle : diversifier. Le PER ne doit pas être votre unique outil de préparation de la retraite. Il s'intègre dans une stratégie globale qui peut inclure l'assurance-vie, l'immobilier locatif, un portefeuille boursier, ou encore des SCPI. La diversification réduit les risques et multiplie les sources de revenus à la retraite.
Cinquième règle : piloter activement votre PER. Trop d'épargnants ouvrent un PER, effectuent quelques versements, puis l'oublient pendant 20 ans. Erreur ! Il faut régulièrement vérifier la performance de votre contrat, ajuster votre allocation d'actifs, comparer avec d'autres contrats du marché. Un PER bien piloté peut faire la différence entre une retraite confortable et une retraite difficile.
Enfin, sixième règle : anticipez la sortie. Réfléchissez dès aujourd'hui à la manière dont vous souhaitez débloquer votre épargne : tout en capital ? Partiellement en rente ? Quelle fiscalité optimiser ? Cette réflexion vous permettra d'orienter vos choix de versements et de supports dès maintenant.
En résumé, préparer sa retraite avec un plan épargne retraite demande méthode, anticipation et suivi. Le PER est un excellent outil, mais il ne remplace pas une véritable réflexion patrimoniale. C'est là qu'intervient l'expertise d'un gestionnaire de patrimoine indépendant : vous accompagner dans la constitution de capital, vous aider à optimiser votre stratégie, et vous garantir que chaque euro investi travaille efficacement pour votre avenir.

Quel est le plafond de versement au PER ?
Le plafond annuel de déduction fiscale des versements sur un PER est encadré par des règles précises. Vous ne pouvez pas déduire une somme illimitée de votre revenu imposable. Ce plafond dépend de votre statut professionnel et de vos revenus.
Pour les salariés et les assimilés salariés (dirigeants d'entreprise, mandataires sociaux...), le plafond de déduction est calculé selon la formule suivante :
10 % des revenus professionnels de l'année N-1, dans la limite de 8 fois le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS).
En 2024, le PASS est de 46 368 €. Le plafond maximal de déduction est donc de 10 % de (8 x 46 368 €) = 37 094 €.
Concrètement, si vous avez gagné 50 000 € en 2023, votre plafond de déduction pour 2024 sera de 10 % de 50 000 € = 5 000 €. Si vous versez 5 000 € sur votre PER en 2024, vous pourrez déduire cette somme de votre revenu imposable de 2024.
Pour les travailleurs non salariés (TNS : professions libérales, artisans, commerçants, gérants majoritaires de SARL...), le calcul est différent et plus avantageux. Le plafond de déduction se cumule avec les cotisations obligatoires déductibles. La formule est plus complexe, mais en simplifiant :
10 % du bénéfice imposable (dans la limite de 8 PASS) + 15 % du bénéfice compris entre 1 et 8 PASS.
Pour un travailleur non salarié avec un bénéfice de 80 000 €, le plafond de déduction peut atteindre plus de 20 000 €, voire davantage selon les situations. Les TNS ont donc un levier fiscal encore plus puissant que les salariés.
Autre point important : si vous n'utilisez pas la totalité de votre plafond une année, vous pouvez reporter la part non utilisée sur les trois années suivantes. Exemple : votre plafond 2024 est de 5 000 €, mais vous ne versez que 2 000 €. Les 3 000 € non utilisés s'ajoutent à votre plafond 2025, qui devient alors 5 000 € + 3 000 € = 8 000 €. Cette souplesse permet d'optimiser vos versements en fonction de vos fluctuations de revenus ou de votre imposition.
Attention : le plafond de déduction est un plafond fiscal, pas un plafond de versement. Vous pouvez verser plus que votre plafond sur votre PER, mais la part excédentaire ne sera pas déductible. Elle restera sur votre PER et bénéficiera quand même de l'enveloppe fiscale (pas d'impôt sur les gains pendant la phase d'épargne), mais sans avantage fiscal immédiat.
Dernier point : ces règles sont complexes et évoluent chaque année avec le PASS. Votre plafond personnel est indiqué sur votre avis d'imposition de l'année précédente (rubrique "plafond épargne retraite"). Si vous avez un doute, consultez votre avis d'impôt ou faites-vous accompagner par un professionnel.
En résumé : le plafond de déduction du PER est généreux, surtout pour les hauts revenus et les travailleurs non salariés. Mais il a une limite qu'il faut connaître pour optimiser votre stratégie de versement. Ne versez pas à l'aveugle : calculez votre plafond, anticipez vos revenus futurs, et pilotez vos versements en fonction de votre revenu fiscal et de votre tranche d'imposition.
Conclusion : le PER, oui… mais pas n'importe comment
Le PER est un outil puissant pour préparer sa retraite et réduire son impôt, mais il ne s'improvise pas. Entre gestion libre et gestion pilotée, PER individuel et PER collectif, sortie en capital ou en rente, les choix sont nombreux et les conséquences à long terme. Mal utilisé, ce produit peut bloquer votre épargne sans véritable gain fiscal. Bien piloté, il devient un levier redoutable dans votre stratégie patrimoniale.
Depuis la loi Pacte et l'arrivée du nouveau PER, l'offre s'est diversifiée : PER en ligne, contrats digitals, anciens contrats Madelin et PERP transférables… La diversité des établissements et des formules est une opportunité, mais aussi une source de confusion. Quel assureur choisir ? Quelle gestion privilégier ? Quel montant verser pour optimiser votre TMI sans bloquer inutilement du capital ?
Transférer un ancien PER collectif vers un PER individuel plus performant, évaluer les frais, opter pour une gestion pilotée adaptée à votre profil de risque, mesurer l'impact du prélèvement forfaitaire unique à la sortie… Tous ces éléments doivent être évalués au cas par cas, en fonction de votre carrière, de vos objectifs, et de votre situation personnelle.
Chez Profitys, nous ne vous offrons pas un produit standard. Nous analysons votre situation pour constituer une stratégie sur mesure. Notre équipe de conseillers vous accompagne pour choisir le meilleur contrat, optimiser vos versements, et piloter votre épargne retraite (PER) en toute transparence. Parce qu'un bon conseiller, ce n'est pas quelqu'un qui vous vend un PER. C'est quelqu'un qui vous dit si vous devez en souscrire un, et si oui, lequel.
Vous voulez savoir si le PER est fait pour vous ?Prenez rendez-vous avec un conseiller Profitys. Nous analysons votre épargne accumulée, votre taux marginal d'imposition (TMI), vos possibilités de déduction, et nous vous conseillons en toute objectivité.
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